Que ce soit prévu, programmé, désiré ou non, devenir parent représente un vrai changement. Mais comment sait-on que l’on est en train de basculer « de l’autre côté » ? A quel moment devient-on parent ? Est-ce un processus immédiat ou progressif ? Cet article n’a pas la prétention de répondre à cette question. En revanche, j’aimerais m’interroger avec vous, sur le bouleversement de ce « devenir », afin d’envisager ce changement en douceur.
Le changement de statut des parents
Le changement de statut social lié à la parentalité n’est un secret pour personne. D’un point de vue juridique, vous avez désormais une responsabilité envers une personne, jusqu’à sa majorité. Mais le changement qui m’intéresse le plus, est celui lié au statut social.
Je pense que la majorité des parents s’y préparent. Durant la grossesse, où le processus d’adoption, on imagine et fantasme notre future vie de parent et les changements qui auront lieu.
Pourtant, on peut se dire ça aussi: « Il paraît qu’on ne dort plus, qu’on ne peut plus sortir ou faire la fête ». « Les parents ne savent plus parler que de leurs enfants ». « Il est difficile de rester ami·e·s avec des personnes qui n’ont pas d’enfant. » Préjugés ? Rumeurs ? Peut-être que c’est quelque chose que vous avez observé par vous-même ? Peut-être aussi que tout votre entourage est unanime sur la question ?
Oui, c’est vrai, devenir parent, c’est changer de statut social. Les gens ne vous regardent plus de la même façon, et ils ont bien raison. Vous êtes en train de traverser une épreuve unique. Unique parce que tout le monde ne devient pas parent un jour, mais aussi parce que le passage en lui-même est unique. Il dépend de votre enfance, de votre famille, de votre entourage, des conditions d’arrivée de bébé, de votre état de santé, de votre travail etc.
Il faudra alors accepter ce changement, le réaliser, le conscientiser, et poursuivre sa nouvelle vie de papa, maman, père de, mère de et non plus seulement, fils de, fille de, collègue de etc. C’est finalement en réalisant que notre statut social a changé que l’on devient parent.
Prendre soin
« Je ne sais pas comment faire ». « J’ai peur de lui faire mal, de le faire tomber ». « T’es parent et tu sais pas changer une couche ? Non mais Allo quoi ! »
Je vais aller droit au but, on ne devient pas parent à partir du moment où on sait s’occuper d’un enfant, lui changer la couche, lui préparer le biberon, lui chanter des comptines… Pourtant, nombreux sont ceux qui associent la parentalité ou leur rôle de père / mère à des compétences techniques. Vous imaginez la pression ?
En revanche, prendre soin d’une personne, ça c’est autre chose ! Devenir parent implique que vous considériez votre enfant, le bébé qui vient d’arriver comme une personne à part entière. Devenir parent, c’est accepter l’idée que votre bébé, aussi petit soit-il, ressent des émotions diverses, variées et complexes, qu’il vous transmet à chaque instant où il est en interaction avec vous. Si vous avez tout vos sens bien ouverts, ça arrive bien avant la naissance!
Devenir parent, c’est réaliser que prendre soin de son enfant, c’est le porter dans ses bras, dans sa tête, et dans son cœur (et d’accepter qu’il n’en aura pas forcément envie là, maintenant, tout de suite !).
L’amour maternel, l’amour paternel
« Je ne pensais pas pouvoir aimer une personne aussi fort ».
Lorsque l’on devient parent, on découvre un amour incommensurable que l’on n’a jamais ressenti avant. On imaginait que ce serait le cas… mais, en regardant ce petit être dormir près de nous, on se dit qu’on pourrait mourir pour lui, souffrir pour lui, tout quitter pour lui, faire abnégation complète de soi-même pour lui. Qu’y a t’il de plus bouleversant que de réaliser que la vie et le bonheur d’un autre, sont plus importants que sa propre vie et son propre bonheur ?
Cependant, cet amour n’est pas évident. Non, on n’aime pas forcément son enfant. Et ce, même si on l’a désiré très fort. Difficile à croire et d’autant plus difficile à accepter. Mais on a beau nous dire que les hormones font tout le travail d’attachement, nous on ne ressent rien. Et puis parfois, c’est un coup-ci un coup-ça. On l’aime bien, il est mignon, mais sans plus, on pourrait s’en passer…
En fait, en accueillant un petit bébé dans votre monde, vous revivez inconsciemment votre propre venue au monde, votre propre naissance. Certes, d’un point de vue physiologique et biologique, votre corps travaillent tout seul (ocytocine, endorphine, cortisol, adrénaline et j’en passe). Mais votre esprit aussi ! Se joue dans votre inconscient une multitude de souvenirs et de redécouvertes qui ont des conséquences sur les émotions que vous ressentez et donc les sentiments qui vous animent.
Alors, devient-on parent à partir du moment où on aime son enfant ? Selon moi, c’est l’expérience du bouleversement sentimental qui vous signifie que vous devenez parent. Quelque soit les sentiments que vous éprouvez.
Parent / Pas parent
Ca y est, vous savez tout ! Devenir parent n’a plus de secret pour vous… N’est-ce pas ? 😉
C’est le premier article où je prends le risque de partager un point de vue qui n’a aucune valeur scientifique sans être pour autant lié à ma vie personnelle. Ca veut donc dire d’une part, que ce point de vue a certainement une durée limitée, et d’autre part qu’il ne sera pas partagé par tout le monde. Le ton est peut-être plus humoristique, plus mielleux parfois aussi, mais c’est ce qu’il se passe quand on partage en toute sincérité.
La finalité n’était donc pas de vous dire quand est-ce-que l’on devient parent, où de vous dire si vous l’êtes ou pas, mais plutôt de vous faire réfléchir à ce grand bouleversement de la vie. Alors n’hésitez pas à partager votre point de vue en commentaire. Je n’ai certainement pas tout dit !
Cependant, c’était une manière très personnelle de vous faire comprendre pourquoi j’étais Accompagnante Parentale : tout simplement parce qu’on ne devrait pas devenir parent(s), seul(s).
Si vous n’y êtes pas encore allés, je vous invite donc à jeter un œil à mes prestations d’accompagnement.