Nounou: 10 choses à savoir pour réussir son entretien d’embauche

Ça y est, vous avez décroché un entretien auprès d’une famille ! Passé le moment de joie, vous commencez à stresser… Travailler directement auprès de particulier-employeurs peut avoir un côté moins impressionnant, de prime abord, que de travailler pour une grosse entreprise de plusieurs salariés. Pourtant, vous savez que convaincre des parents de vous confier la prunelle de leurs yeux n’est pas chose aisée. Avant de rentrer dans la gueule de loup, voici 10 recommandations.

1. Pas d’entretien sans préparation

Ne pensez même pas à vous présenter à un entretien sans préparation : c’est la clé ! Apprendre à parler de soi, de son parcours, mettre en avant ses qualités et ne pas se laisser envahir par le stress et l’angoisse n’est pas inné.

Tout d’abord, assurez-vous d’avoir bien cerné le poste proposé : où habite la famille ? est-ce une garde simple ou partagée ? quelles missions vous seront demandées ? Quels âges ont les enfants ? etc. Cela peut vous paraître basique mais beaucoup de nounous ne font pas cet effort là, sous prétexte qu’ils·elles « connaissent leur métier » et que finalement des enfants, c’est partout pareil. Etre bien informé·e vous permettra d’être plus réactif·ve à l’entretien et plus naturel·le.

Table avec dossier et café

Prenez donc le temps de préparer des petites fiches où vous aurez noté toutes les informations que vous avez déjà, ainsi que les questions que vous pourriez poser. Pensez à prendre note en parallèle de tous les points du profil recherché : formation, expérience, qualités afin de mettre en avant vos compétences qui correspondent, et de prévoir un argumentaire pour vos failles.

N’hésitez pas à vous entrainer avec quelqu’un : il n’y a rien d’évident à parler à l’oral. La préparation est fondamentale pour aller réellement à la rencontre d’une famille. S’occuper d’enfants n’est pas un métier comme les autres, il est donc important que les parents sentent de suite votre implication.

Ensuite, veillez à vous organiser pour le jour de l’entretien. Vérifiez bien votre temps de trajet en prévoyant une marge en cas d’imprévu. Assurez-vous que vous ne serez pas sollicité·e par votre famille ou votre employeur actuel durant l’entretien. Pas besoin de vous rajouter un stress supplémentaire si vous craigniez d’arriver trop tard à la sortie d’école de votre enfant !

2. Bien prévoir toutes ses affaires et documents

C’est à vous de vous assurer d’arriver à l’entretien avec tous les documents qui pourraient vous être demandés par les parents ou utiles pour l’illustration de vos expériences. Préparer un dossier la veille (cela vous laisse une marge si vous pensez à d’autres choses pendant la nuit) avec :

  • L’annonce comprenant les coordonnées de la famille : nom, adresse, téléphone etc
  • Vos papiers d’identité
  • Votre CV à jour : même si vous en avez déjà transmis un, les parents pourraient l’avoir perdu ou oublié de l’imprimer.
  • Une lettre de motivation (manuscrite si vous avez une belle écriture)
  • L’original de vos diplômes et attestations / évaluations de vos formations
  • Vos certificats de travail et attestations de stage
  • Un extrait de casier judiciaire vierge (de l’année en cours !)
  • Les lettres de recommandation de vos anciens employeurs
  • De quoi prendre des notes : carnet et stylo.

Veillez à mettre tous vos papiers dans une chemise pour ne pas donner l’impression d’être mal organisé·e et y avoir accès plus facilement.

Dessin de dame en tenue de bureau

3. Adapter sa tenue à la famille

Malheureusement, il n’y a pas de « tenue » type pour des postes de nounou. En effet cela dépend beaucoup des familles et de leur style de vie. Se présenter en costume/tailleur noir peut être bien vu dans une entreprise, mais cela risque d’empêcher les parents de vous visualiser auprès de leurs enfants : se mettre au sol pour jouer avec eux, ne pas craindre des régurgitations sur votre épaule ou de se salir au parc par exemple.

Une tenue simple et décontractée pour être à l’aise et pouvoir bouger facilement est essentiel. Mais si vous candidatez pour des postes haut de gamme, tels que gouvernante d’enfants et/ou de maison, le standard sera une tenue beaucoup plus stricte.

La propreté et l’hygiène sont des critères fondamentaux pour prendre soin de jeunes enfants, surtout de tout-petits. Alors veillez à avoir des habits propres, des ongles courts et non vernis, les cheveux attachés et peu de bijoux.

4. Faire attention à son attitude et à sa façon de parler

Votre savoir-être et votre attitude va avoir un vrai impact dans la décision finale des parents. En général, la nature humaine est plus à l’aise avec ce qu’elle connaît. Autrement dit, si votre façon d’interagir avec les parents et les enfants ne correspond pas du tout à leur manière d’être, ils vont avoir du mal à vous faire confiance. Alors, veillez à avoir un comportement le plus neutre possible, respectueux, discret et agréable pour cette première rencontre.

De plus, faîtes attention à votre façon de parler : un peu comme on apprend à l’école, oui oui ! Vouvoyez les parents, ne leur coupez pas la parole, n’utilisez pas de langage familier ou vulgaire, dites « oui » et pas « ouais » etc. Si la langue des parents n’est pas votre langue maternelle, attachez-vous à bien articuler les mots et n’hésitez pas à reformuler vos phrases ou à demander des explications supplémentaires aux parents pour être sûr·e que la communication entre vous est claire.

Dessin de femme allongée sur canapé en tenue légère
Ce qu’il ne faut pas faire…

Soignez également votre posture et votre langage corporel. En effet, 80 % de la communication passe par votre corps. Ne vous avachissez pas dans votre siège et ayez une posture d’ouverture, ne croisez pas les bras, souriez…

Enfin, ayez toujours en tête que les parents n’ont pas forcément fait ce choix de confier leur(s) enfant(s) (et leur maison !) à un·e auxiliaire parenta·le. Ils peuvent culpabiliser de retourner au travail, avoir entendu dans leur entourage des histoires abominables de nounou qui secouaient les bébés… Vous ne pouvez pas leur en vouloir de faire des amalgames entre ce qu’ils ressentent et vous. Votre rôle sera justement d’apaiser leur crainte, et le meilleur moyen pour cela est de montrer « patte blanche » lors de l’entretien en étant compréhensive et empathique.

Toutefois, trop point n’en faut ! Restez avant tout naturel·le. Les parents se méfient aussi des profils « parfaits ». Eh oui, on n’a jamais dit que c’était facile !

5. Soigner son discours

Prenez le temps avant l’entretien de préparer votre présentation. Les parents préfèrent souvent que vous commenciez par vous présenter et leur racontiez votre parcours professionnel. Cette question est tellement vaste qu’elle peut vite dérouter si vous ne vous êtes pas préparé·e. A ce moment, vous ne saurez pas encore précisément ce que les parents recherchent et quelles vont être les missions demandées. Pour éviter la casse, soyez concis·e, mais partagez suffisamment d’informations pour donner envie aux parents d’aller plus loin.

Il n’est pas question de reformuler tout votre CV mais plutôt de personnaliser votre formation et vos expériences. Expliquez pourquoi vous travaillez avec les enfants, qu’est-ce qui vous a plut dans vos précédents emplois et mettez en avant votre motivation, vos compétences et vos qualités. Surtout, ne médisez pas sur vos anciens employeurs, veillez toujours à trouver un aspect positif aux expériences qui se sont moins bien passées.

L’exercice n’est pas chose facile alors n’hésitez pas à vous entrainez : exercez-vous à parler de chacune de vos expériences et à parlez de manière fluide et régulière, ni trop vite, ni trop lentement. Plus vous vous serez entrainé·e, moins le stress prendra le dessus durant l’entretien.

Femme qui sourit à quelqu'un en tenant une tasse de café

Préparer votre entretien, vos motivations et ce que vous pouvez apporter à cette famille mais n’apprenez pas vos réponses par cœur, cela se sentira immédiatement ! La difficulté réside dans le fait que chaque famille a ses propres critères de sélection et il vous faut accepter que vous ne pourrez pas plaire à chacune d’entres elles ! Alors restez naturel·le et toujours honnête dans vos réponses.

6. Savoir parler de ses qualités… et de ses défauts

Quelque soit le milieu professionnel, la question des qualités et des défauts est celle qui revient le plus ! L’erreur de base est de vouloir déguiser un défaut en qualité : oui, vous allez préparez vos réponses en amont mais les parents ne doivent pas sentir qu’elles sonnent faux. Je ne m’attarde pas sur les qualités mais sachez que vous en avez et qu’il ne faut pas avoir peur de les assumer et de les dire !

Vous demander quels sont vos défauts est une question intéressante pour les parents, parce qu’elle leur permet de mieux cerner votre personnalité et vous imaginez avec leur(s) enfant(s). Ils sont bien conscients que personne n’est parfait et que travailler avec des enfants demande beaucoup d’énergie et de résilience. Pour vous aider à trouver une réponse qui ne les effraient pas (évitez de dire que vous êtes colérique ou un·e gros·se flemmard·e…), cherchez vos points de vigilance ou d’amélioration. Pas exemple : « je travaille sur mon autorité parce que parfois je suis trop gentil·le avec les enfants » ou « je suis quelqu’un d’assez stressé·e donc je veille à ne pas transmettre mon stress aux enfants ».

Cette autocritique honnête montrera que vous avez conscience de vos faiblesses mais que vous cherchez toujours à vous améliorez.

N’hésitez pas à partager une anecdote où vous avez appris à mieux gérer votre comportement ou fait évoluer vos pratiques éducatives pour le bien-être des enfants.

Nounou homme qui lit un livre à bébé au parc

6. Anticiper les questions les plus courantes

Les parents aussi ont préparé leur entretien et ont certainement toute une liste de questions auxquelles ils attendent des réponses bien précises. Votre formation et votre expérience professionnelle vont vous aider à les anticiper et à répondre de la manière la plus juste. Cela vous évitera d’être destabilisé·e par une question piège.

Nous pouvons regrouper les questions en 4 catégories : Sécurité / Hygiène et soins / Eveil / Pratiques.

Les parents ont besoin d’être rassurés, dans un premier temps, sur vos compétences dites « techniques » : la sécurité des enfants ( Comment vous pouvez surveiller trois enfants en même temps ? Quels sont les dangers de la maison, de la rue ? Que faîtes-vous en cas d’accident ? etc) et leur prise en charge (Comment donnez vous le bain ? Que faîtes-vous en cas de fièvre ? Quelles sont les étapes pour préparer un biberon ? etc). Ce sont les questions de base auxquelles tout·e professionnel·le de la petite enfance doit savoir répondre.

Attention aux réponses qui vous paraissent évidentes. Les parents vous interrogent justement pour savoir si vous savez de quoi vous parlez, c’est le principe de l’entretien. Donc soyez le·a plus spécifique possible. Oubliez le : « ah je ne l’ai pas dit mais je le fais ! ».

A priori, les parents devraient aussi s’intéresser à votre manière de travailler auprès des enfants. Vous devez savoir comment vous organisez votre journée, pour être le plus disponible pour les enfants : quand vous sortez vous balader, quand vous préparez le repas, quand vous mangez etc. En fonction de l’âge des enfants concernés par le poste, pensez à des activités ludiques et éducatives que vous pouvez leur proposer.

Mains de bébé avec peinture

Gardez également en tête que les parents vont vous interroger sur vos pratiques éducatives : est-ce que vous punissez les enfants ? que faîtes-vous quand ils ne veulent pas manger ? regardez-vous la télé ?

Pour pouvoir se projeter, les parents aiment entendre des histoires concrètes. Vous pouvez raconter un souvenir ou une anecdote avec un enfant par exemple. Mais ne soyez pas trop expansif·ve sur vos précédents employeurs : votre intérêt doit se tourner vers cette nouvelle famille.

Enfin, certains parents ont besoin de se rassurer en creusant un peu plus du côté de votre vie personnelle. Accueillez avec empathie ces questions à la limite de l’entretien d’embauche, rappelez-vous que qu’il s’agit de leur(s) enfant(s) et de leur maison. Si les parents vous demandent par exemple pourquoi vous avez choisi de travailler avec les enfants, si vous fumez, si vous avez des soucis de santé ou à quelle fréquence vous retournez dans votre pays d’origine, soyez sincère et montrez aux parents que vous vous adaptez toujours à la famille chez qui vous travaillez.

7. Mettre en avant ses compétences et sa motivation

La plupart des professionnel·le·s ont bien préparé comme vous leur entretien. Toutes les questions techniques sont facilement envisageables alors la concurrence peut être rude. Ce qui va vous démarquer des autres candidat·e·s, va se situer au niveau de votre motivation et de vos atouts. Soyez prêt·e si les parents vous demandent donc pourquoi ils devraient vous choisir vous plutôt qu’un·e autre.

Jeune fille qui joue de la guitare

C’est le moment de leur montrer que vous avez bien compris ce qu’ils attendent de leur nounou, en mettant en avant les qualités et les compétences qui leur correspondent : vous chantez ? vous adorez cuisiner ? vous êtes très manuelle ? Autant d’atouts qu’il vous faut partager avec les parents.

Insistez sur votre capacité à vous adaptez aux nouvelles situations et à faire face aux imprévus. Mais attention à ne pas aller trop loin par excès de confiance, n’en faîtes pas trop, au risque de passer pour un·e « je sais tout ».

Si vous avez eu des expériences professionnelles difficiles ou des périodes de creux dans votre parcours, c’est le moment de montrer que vous avez appris de vos erreurs et que vous avez entamé des démarches qui ont porté leurs fruits. C’est une manière de montrer votre caractère proactif et votre positivisme face aux difficultés de la vie.

9. Prévoir des questions

Les parents ne vont pas forcément vous demander si vous avez des questions, mais il est primordial de leur montrer votre intérêt pour le poste en demandant certaines précisions, cela montre que vous vous y projetez déjà.

L’idée n’est pas de poser des questions pratico-pratiques sur les tâches à effectuer mais de faire connaissance avec la famille et les enfants, en s’intéressant à eux tout simplement. Il est d’ailleurs probable que des réponses aient déjà été apportées durant l’entretien.

Check list

Vos questions doivent être en parfaite cohérence avec l’annonce du poste : s’il y a des trajets à faire pour des activités extra-scolaires, vous pouvez demander quelles sont-elles par exemple. Soyez curieux·se de la personnalité des enfants, leurs goûts, leurs intérêts mais aussi sur leur histoire de vie : ont-ils toujours vécu dans cette maison ? Ont-ils déjà été gardé ?

Attention à ne pas poser des questions trop indiscrètes et à surtout ne pas vous épancher sur votre futur contrat. En effet, il est encore bien tôt pour parler salaire, congés et conditions de travail. Certes, avoir le sentiment d’avoir perdu son temps avec une famille qui finalement ne s’aligne pas sur vos prétentions salariales peut être rageant. Mais vous risquez de passer à côté d’un poste que vous recherchez depuis longtemps en ayant fait preuve de trop de cupidité auprès de la famille. Ne vous inquiétez pas, ces précisions là vont arriver en temps et en heure avant la signature de votre contrat.

N’hésitez pas à prendre des notes sur ce que vous transmettent les parents. Cela vous permettra de ne pas oublier des détails parfois très importants et de montrer aux parents votre sérieux et votre professionnalisme.

10. Penser à l’après

Avant de quitter les parents, prenez soin de leur demander quelles vont être les prochaines étapes, s’ils ont d’autres rendez-vous et quand ils souhaitent prendre une décision. Remerciez-les pour le temps qu’ils vous ont consacré sans oublier les enfants !

Serrage de mains

Si le poste ne vous intéresse pas, dites-le tout de suite. S’ils vous font une proposition directement alors que vous n’êtes pas sûr·e parce que vous avez encore d’autres entretiens, il vous faudra être subtil·e pour ne pas qu’ils pensent être un plan de secours. Dites que vous vous êtes engagé·e auprès d’autres familles mais que vous gardez en tête leur proposition. A vous de choisir de prendre ce risque là ou non. Entre temps c’est possible qu’ils aient trouvé une autre personne… Dans tous les cas, donnez-leur une date précise de votre réponse.

Un·e professionnel·le avec un tant soi peu d’éthique ne dira pas « oui » auprès de deux familles pour pouvoir choisir après coup « sa préférée ». Les parents sont souvent en grande difficulté pour trouver la nounou auprès de qui ils souhaitent s’attacher, alors soyez sympa. D’autant plus que la rareté d’un produit (vous en quelque sorte) le rend beaucoup plus attrayant…

11. (Bonus) Les 10 choses à ne PAS faire

  1. Tester la garde d’enfants parce qu’on n’a rien trouvé d’autre
  2. Harceler les parents d’informations complémentaires alors qu’une rencontre est prévue
  3. Se perdre en cherchant l’adresse : GPS, carte, test de trajet… vous n’avez plus d’excuse de nos jours
  4. Arriver en retard à l’entretien et pire, sans prévenir
  5. Tutoyer les parents
  6. Ne pas connaître le prénom et l’âge des enfants
  7. Oublier ses documents : arriver les mains dans les poches n’a jamais fait bonne figure
  8. Commencer par parler salaire et congés payés
  9. Toucher les enfants sans s’être lavé·e les mains (et le lavage des mains doit se faire chez les parents en évitant le gel hydro alcoolique)
  10. Rater un entretien sans prévenir et sans avoir une excellente excuse : vous serez boycotté·e par la famille et tout son entourage
Main adulte qui caresse petite main de bébé

J’espère que cet article et ces pense-bêtes vous aideront pour préparer vos prochains entretiens d’embauche.

Etre auxiliaire parental·e implique souvent de devoir changer de postes régulièrement. En effet, les enfants grandissent vite et peu de familles ont besoin de quelqu’un à temps plein pour de longues années. Il faut avoir conscience de plus, que les postes se font de plus en plus rares : les crèches se multiplient et les parents sont moins enclins à embaucher une personne qui ne sera pas suivie et accompagnée durant leur contrat.

Si vous avez des difficultés à vous sentir à l’aise pendant les entretiens d’embauche ou à trouver du travail, je vous invite à vous renseigner ici.

Et pour finir sur une note plus décontractée, partagez avec nous en commentaires vos pires bourdes en entretien. Ça arrive à tout le monde et ça évitera à certain·e·s de les reproduire. Merci pour eux·elles !

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